Le procès d’un groupe d’accusés, dont des Ghanéens et des Sierra Léonais, s’est ouvert vendredi dernier devant le tribunal criminel de Kaloum. Ces individus sont poursuivis devant cette juridiction pour détention, importation et transport de drogue à haut risque en Guinée. Les faits portent sur de la cocaïne. Ils ont été arrêtés dans les eaux guinéennes le 4 avril 2023 avec 63 sacs de cocaïne en provenance de la Sierra Leone et en partance pour la Gambie. A la barre, après avoir décliné leur identité, les accusés ont tous, à tour de rôle, nié les faits mis à leur charge, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Ce sont Emmanuel Frimpong (Ghanéen), Abouba Sylla (Malien), Mory Kaba (Guinéen), Abdoulaye Keïta (Guinéen), Soriba Kamara (Sierra Léonais), Georges Robert (Ghanéen), Sylveste Asanté (Ghanéen), Folley Francis Diogo (Ghanéen), Momo Bangoura (Sierra Léonais), Albert Septmos Kanga (Sierra Léonais) qui sont accusés dans ce dossier. Ils ont tous été arrêtés le même jour et mis sous mandat de dépôt à la maison centrale de Conakry à la fin de leur audition le 7 avril 2023. Après plus d’un an d’incarcération, Emmanuel Frimpong, capitaine dudit bateau, et ses hommes ont été appelés à la barre.
A la question de savoir comment ils se sont retrouvés sur les eaux guinéennes au point d’être arrêtés par les marines guinéens, Emmanuel Frimpong raconte d’abord comment il a été contacté par un certain Mohamed Janvier pour lui dire qu’ils vont se rendre en Gambie pour pêcher.
« Un jour, j’ai reçu un appel et l’intéressé m’a demandé si je suis le capitaine Emmanuel, j’ai dit oui. Il m’a demandé si je suis intéressé par un travail, j’ai dit oui. Dans ce cas, il a dit que quelqu’un va m’appeler deux jours après pour organiser un voyage et aller en Gambie pour pêcher les poissons, j’ai dit : Ok. Deux jours après, un numéro m’a appelé pour organiser le voyage, mais que le bateau est en panne, mais qu’une fois en Gambie, qu’on va le réparer. Il m’a aussi dit qu’il y a des matériels enfermés quelque part dans la salle des machines que personne ne devrait toucher à ça, ou même ouvrir la porte. Maintenant on a bougé de la Sierra Leone à 00 heure. Et, arrivé sur les eaux guinéennes, le bateau est tombé en panne. C’est lorsque nous étions en train de réparer cette panne que j’ai vu un bateau venir vers nous en toute vitesse. Ils ont pointé la lumière sur nous, ils ont sauté pour atterrir dans notre bateau, ils tiraient des coups de feu à l’air. Ils ont demandé qui est le capitaine, j’ai dit : moi. Ils nous ont tous ligotés, puis ont commencé à demander où se trouve la drogue. J’ai dit : quelle drogue ? Moi je ne savais rien. C’est comme ça que nous avons été arrêtés. Ensuite, ils ont fait sortir la drogue qui a été testé et c’était positif », a-t-il dit.
Mory Kaba, guinéen de nationalité, a aussi répondu aux questions du tribunal, du ministère public et des avocats de la défense.
« Je suis maçon de profession, mais puisque je galérais, un jour, Mister, un Sierra Léonais que j’ai rencontré dans un chantier de travail à Conakry ici, m’a dit qu’il pouvait m’aider à trouver un travail dans un bateau de pêche qui travaille en Sierra Leone. C’est ainsi que je me suis embarqué pour le rejoindre à Freetown. Quand je suis arrivé, le bateau a pris 3 jours avant de bouger et directement on m’a présenté au capitaine », a-t-il dit.
Après avoir écouté tous les accusés, le tribunal a donné la parole au ministère public qui a sollicité le renvoi pour la suite des débats. Ce à quoi la défense ne s’est pas opposée. En réponse, le tribunal a renvoyé le dossier au 28 février pour la suite des débats, ainsi que les réquisitions et plaidoiries.