De nombreux guinéens ont trouvé ‘’refuge’’ dans la région de Man, en Côte d’Ivoire, centre d’affaires où se côtoient commerçants et agriculteurs. Dans ces deux activités, ils y excellent jusque dans les recoins de la localité, souvent sous anonymat, sans aucune pièce d’identité. Dans un entretien accordé à l’envoyé spécial de Guineematin.com à Man, notre compatriote Ahmed Camara, premier secrétaire général du bureau des ressortissants guinéens à Man, a évoqué les difficultés liées au manque de pièces d’identité, surtout en cas de décès.
De par sa situation géographique qui la place à quelques kilomètres de la frontière entre la Côte d’Ivoire et la Guinée, la ville de Man accueille de nombreux guinéens. Certains d’entre eux y arrivent sans aucun parent ou une connaissance pour les accueillir. Ils sont donc contraints de faire face au bureau.
Une difficulté parmi tant d’autres pour les membres du bureau. « Ici, nous sommes presque à la rentrée ou à la sortie. Tous les jours, des compatriotes en quête de travail nous envahissent sans qu’on ne parvienne à satisfaire leurs soucis, faute de moyens. Certains viennent même sans frais de transport. Ce qui nous oblige à mettre la main dans la poche pour faire le minimum », explique péniblement Ahmed Camara, premier secrétaire général du bureau des ressortissants guinéens à Man.
A cela s’ajoute un cas très préoccupant. D’un exemple spécifique, Ahmed se confie sur l’inhumation d’un compatriote décédé dans un village reculé. « Récemment, on a enterré un guinéen qui avait, au moins, une carte d’identité, mais très périmée ; sans quoi, on n’aurait pas pu l’identifier comme guinéen. On est parti, on a récupéré le corps dans les mains des villageois et on l’a inhumé dans sa plantation là-bas, sans l’ombre d’aucun de ses parents, car on ne connaissait personne ».
Depuis 1970, date à laquelle il est arrivé à Man, Ahmed Camara a été témoin du quotidien des ressortissants guinéens dans la région. Il appelle les compatriotes à l’union, surtout à se faire identifier pour être au cœur de la vie associative. Ce qui pourrait, selon lui, diminuer les difficultés individuelles.