Le gérant de la société “Guinean Power Multiservices”, Kabinet Diané, affirme être victime d’une tentative de vol, de harcèlement, de menaces et de violences de la part de Mamadi Sidibé, alias De Gaulle, un militaire en service au camp Almamy Samory Touré. Face à cette situation, il a porté plainte contre lui et plusieurs autres personnes, y compris des avocats, devant la justice, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Revenant sur les faits, Kabinet Diané détaille le déroulement de l’incident impliquant Mamadi Sidibé.
« Un samedi, le 24 ou le 25 janvier, je ne me souviens plus exactement, il vient chez moi. Il dit à mon vigile, qui est un policier, qu’il est venu me voir et que nous avons déjà communiqué, car il a un programme avec moi. Ce dernier le laisse entrer, et il monte jusqu’au quatrième étage. Il frappe à la porte. Une fois, deux fois, trois fois. Je ne réponds pas. Après, j’ai dit : c’est qui ? Il m’a répondu : ouvre la porte. Je lui ai demandé : qui t’a autorisé à entrer ici ? Puis, je suis allé dans ma chambre pour prendre mon téléphone pour appeler mon vigile qui se trouve au rez-de-chaussée, qui est un policier. Comme c’est un policier, il pouvait prendre son arme et venir l’arrêter. Je l’ai appelé une fois, deux fois, et à la troisième, il a décroché. Je lui ai dit : prends ton arme et viens arrêter le gars qui est venu ici, car j’ai coupé tout contact avec lui. Il m’a répondu : mais patron, il est parti précipitamment. Il était venu dans une voiture non immatriculée », a-t-il expliqué.
Kabinet Diané rappelle qu’il a déjà été victime d’une tentative d’enlèvement il y a moins d’un mois et qu’il avait déposé plainte à la CMIS de Ratoma. Selon lui, cette nouvelle intrusion aurait dû être signalée immédiatement aux autorités.
« J’allais directement porter plainte contre De Gaulle pour intrusion. Je suis allé voir les agents de la DPJ quand De Gaulle est venu, car j’avais fait les constats. Il est militaire, lieutenant. Ce sont les avocats qui l’ont envoyé en mission, c’est ce que j’ai appris de ses connaissances. Je lui ai dit : De Gaulle, pourquoi t’en prends-tu à moi ? Je n’ai aucun problème avec toi, j’ai coupé tout contact avec toi. Quelqu’un m’a dit que De Gaulle venait de mettre quelqu’un d’autre dans des problèmes de ce genre et que c’est un habitué des faits », a-t-il indiqué.
Kabinet Diané affirme que cette affaire pourrait être liée à une décision de justice qui lui est favorable.
« Tu ne seras même pas dans le coin parce qu’ils savent que tu as déjà une décision de justice et que tu as fait saisir le compte de l’usine. Et comme l’usine n’est plus en activité à cause de cette saisie, ils veulent me mettre dans des problèmes pour qu’on dise que c’est un coup des avocats. J’ai dit : De Gaulle va devoir expliquer qui l’a envoyé chez moi et pourquoi il est venu », a-t-il précisé.
Alertés, les policiers du commissariat de Ratoma sont intervenus, mais Kabinet Diané affirme avoir perçu des tentatives de négociation.
« On est allé au commissariat de police de Ratoma. J’ai constaté qu’il avait une connaissance là-bas, un capitaine, qui a tout fait pour que je négocie avec De Gaulle afin de trouver un arrangement. J’ai refusé. Il faut que De Gaulle me dise qui l’a envoyé chez moi. De Gaulle lui-même m’a demandé pardon. Il a dit qu’il ne savait pas qu’il y avait une affaire d’enlèvement. Je lui ai répondu : qui t’a envoyé chez moi ? Je lui ai dit : je sais qui t’a envoyé, mais comme tu refuses de parler, on ira en justice. Je lui ai aussi dit : moi, j’ai tous les renseignements sur toi. Tu ne peux pas te permettre de venir chez quelqu’un qui t’a bloqué depuis deux mois », a-t-il expliqué.
Estimant que la situation est grave, Kabinet Diané a saisi la justice. Suite à sa plainte, le procureur général près la Cour d’Appel de Conakry a ordonné au procureur de la République près le tribunal de première instance de Dixinn d’engager des poursuites contre Mamadi Sidibé alias De Gaulle et d’autres personnes pour des faits de tentative de vol, harcèlement, menaces et violences. En application des articles 41 et suivants du Code de procédure pénale, le parquet général a transmis la plainte pour enquête et procès-verbal.
Le document judiciaire indique que l’analyse des éléments du dossier révèle des faits susceptibles de constituer des infractions prévues et sanctionnées par le Code pénal.
L’affaire suit son cours judiciaire, et Kabinet Diané attend que la justice éclaire les responsabilités dans cette affaire qui, selon lui, met en jeu des intérêts bien plus vastes que son simple litige avec De Gaulle.